Artefacts archéologiques : témoins silencieux des civilisations disparues

Imaginez une machine complexe, faite de bronze et d'engrenages, retrouvée au fond de la mer. La machine d'Anticythère, datant de plus de 2000 ans, défie notre compréhension des technologies antiques et soulève des questions fascinantes sur le niveau de connaissance des civilisations disparues. Cet assemblage complexe, un véritable témoignage de l'ingénierie ancienne, ne se limite pas qu'à un simple objet; il incarne l'ingéniosité et la curiosité qui animaient les peuples anciens, laissant entrevoir leur maîtrise de la culture matérielle et leur aptitude à développer des outils sophistiqués.

Un artefact archéologique est un objet façonné ou modifié par l'homme, par opposition aux écofacts (restes naturels) et aux structures (bâtiments). Ces objets, souvent découverts lors de fouilles archéologiques minutieuses, sont des fenêtres ouvertes sur le passé, des témoignages matériels de l'existence et des activités des sociétés qui nous ont précédés. Leur étude, à travers l'analyse des artefacts et des vestiges antiques, nous permet d'appréhender les dimensions culturelles et les aspects pratiques de la vie au cours de ces périodes révolues, contribuant ainsi à la reconstruction de l'histoire ancienne.

L'archéologie est une discipline essentielle pour reconstruire l'histoire des civilisations, en particulier celles qui n'ont pas laissé de traces écrites. Sans les artefacts, notre connaissance de nombreux aspects du passé serait limitée, voire inexistante. C'est un domaine d'étude qui relève des indices matériels, des fragments du quotidien et des objets archéologiques exceptionnels, afin de tisser une trame narrative exhaustive du passé. Les vestiges antiques, les outils, les poteries et les œuvres d'art sont autant de pièces du puzzle qui nous aident à comprendre les croyances anciennes et les technologies employées par nos ancêtres.

Une diversité insoupçonnée : panorama des artefacts archéologiques

Les artefacts archéologiques se présentent sous une variété de formes et de matériaux, chacun porteur d'informations uniques sur son époque. Comprendre cette diversité est crucial pour interpréter correctement le passé et appréhender les particularités de chaque civilisation disparue. Cette exploration va nous permettre de mieux appréhender l'ingéniosité, le savoir-faire et les préoccupations des civilisations qui ont façonné le monde dans lequel nous vivons, en examinant de près leur culture matérielle et leur héritage archéologique.

Classification des artefacts par matériaux

La composition des artefacts nous renseigne sur les ressources disponibles, les techniques de fabrication et les échanges commerciaux des civilisations anciennes. L'analyse des matériaux, qu'il s'agisse de pierre, de métal, de céramique ou de matériaux organiques, nous offre un aperçu précieux des savoir-faire et des contraintes environnementales de chaque époque.

Pierre

La pierre, l'un des premiers matériaux utilisés par l'humanité, a servi à la fabrication d'outils, de sculptures et d'architectures monumentales. Des outils grossièrement taillés, retrouvés lors de fouilles archéologiques, aux statues finement sculptées, la pierre témoigne de l'évolution des compétences humaines. Son exploitation et sa transformation ont été des étapes clés dans le développement de nos ancêtres et constituent un élément fondamental de leur culture matérielle.

Par exemple, les outils Oldowayen, datant de plus de 2,6 millions d'années, sont les plus anciens outils en pierre connus, témoignant des premières formes de technologie ancienne. Les Moaï de l'île de Pâques, avec leurs 887 statues monumentales, témoignent d'une maîtrise remarquable de la sculpture sur pierre et d'une organisation sociale complexe. Les pyramides d'Égypte, construites il y a plus de 4500 ans, représentent l'apogée de l'architecture en pierre, nécessitant une main-d'œuvre considérable et une expertise technique avancée.

Métal

L'utilisation du métal a marqué une révolution technologique, permettant la fabrication d'armes plus performantes, de bijoux raffinés et d'outils plus précis. L'évolution des techniques métallurgiques a transformé les sociétés, conduisant à une complexification des échanges et des hiérarchies sociales. L'archéologie du métal nous offre un aperçu précieux des avancées technologiques et des changements sociaux qui ont marqué l'histoire ancienne.

L'épée de bronze celtique, forgée vers le Ve siècle avant J.-C., témoigne du savoir-faire des artisans celtes en matière de métallurgie. Les bijoux vikings, souvent en argent et ornés de motifs complexes, reflètent l'art et la richesse de cette culture maritime. Les monnaies romaines, frappées en or, en argent et en bronze, facilitaient les échanges commerciaux et symbolisaient le pouvoir de l'empire, jouant un rôle crucial dans l'économie de l'époque.

Céramique

La céramique, obtenue par la cuisson de l'argile, a permis la fabrication de récipients, de figurines et de matériaux de construction durables. La poterie a transformé la façon dont les sociétés conservaient et transportaient les aliments, tandis que les figurines témoignent de leurs croyances et de leur art. L'étude des objets en céramique, retrouvés lors de fouilles archéologiques, nous apporte des informations précieuses sur la vie quotidienne, les pratiques culinaires et les rituels des civilisations disparues.

La poterie Jomon, du Japon, est parmi les plus anciennes poteries connues, datant de plus de 16 000 ans, témoignant d'une maîtrise ancienne de la technique de la céramique. Les figurines de Tanagra, en Grèce antique, représentent des femmes élégantes et témoignent du raffinement de la culture grecque et de leur sens de la beauté. Les tuiles romaines, standardisées et produites en grande quantité, ont contribué à la construction d'édifices solides et durables, témoignant de leur maîtrise de l'architecture et de l'urbanisme.

Os et ivoire

L'os et l'ivoire, des matériaux d'origine animale, ont été utilisés pour la fabrication d'outils, d'objets décoratifs et de figurines. Leur malléabilité et leur résistance en faisaient des matériaux prisés pour de nombreux usages. Les objets en os et en ivoire témoignent du lien étroit entre les sociétés humaines et le monde animal, ainsi que de leur capacité à transformer les ressources naturelles en objets utiles et esthétiques.

Les aiguilles en os préhistoriques, datant de plus de 20 000 ans, témoignent de la maîtrise de la couture et de la fabrication de vêtements, essentiels pour la survie dans des environnements difficiles. Les peignes en ivoire égyptiens, ornés de motifs complexes, reflètent le souci du détail et le raffinement de la culture égyptienne, ainsi que leur goût pour le luxe et l'élégance. Des objets en ivoire datant de 3500 ans ont été découverts en Chine, révélant l'importance de ce matériau dans l'art et l'artisanat chinois.

Matériaux organiques

Les matériaux organiques, tels que les tissus, le bois, le cuir, le papyrus et le parchemin, sont plus fragiles et se conservent moins bien que les matériaux inorganiques. Leur découverte est donc plus rare, mais potentiellement très informative. Ils nous renseignent sur les vêtements, les outils, l'écriture et de nombreux autres aspects de la vie quotidienne des civilisations disparues. Leur analyse, lorsqu'ils sont bien conservés, permet de reconstituer des pans entiers de leur histoire et de leur culture.

Les vêtements conservés dans les tourbières, en Europe du Nord, nous offrent un aperçu exceptionnel de la mode et des techniques de tissage de l'âge du bronze, permettant de mieux comprendre les pratiques vestimentaires de cette époque. Les parchemins de Qumran, contenant des textes bibliques et des écrits apocryphes, sont des sources précieuses pour la compréhension du judaïsme ancien et de ses croyances. Des fragments de tissu datant de 6500 ans ont été découverts au Pérou, témoignant d'un savoir-faire ancestral en matière de tissage et d'une expression artistique sophistiquée.

Classification des artefacts par fonction

Outre leur composition matérielle, les artefacts peuvent être classés selon leur fonction, ce qui nous éclaire sur les activités et les besoins des civilisations. Cette classification nous permet de comprendre comment les sociétés s'organisaient, comment elles produisaient leurs biens et comment elles interagissaient avec leur environnement.

Outils et instruments

Les outils et instruments témoignent des compétences techniques et des activités économiques des civilisations. Leur étude nous permet de comprendre comment les sociétés se sont adaptées à leur environnement et ont développé des solutions pour répondre à leurs besoins. On estime à 1 million le nombre d'outils en pierre retrouvés sur certains sites archéologiques, témoignant de l'importance de la technologie lithique dans les sociétés préhistoriques.

Armes

L'évolution des armes reflète les progrès technologiques et les changements dans les pratiques guerrières et de chasse. L'analyse des armes nous renseigne sur les conflits, les stratégies militaires et les modes de subsistance des sociétés. La découverte d'armes anciennes lors de fouilles archéologiques nous permet de mieux comprendre les dynamiques de pouvoir et les rapports de force entre les différentes civilisations.

Objets rituels et religieux

Les objets rituels et religieux nous renseignent sur les croyances, les pratiques religieuses et la spiritualité des civilisations. Leur symbolique et leur contexte de découverte sont essentiels pour interpréter leur signification et comprendre les fondements spirituels des sociétés anciennes.

Objets de la vie quotidienne

Les objets du quotidien nous offrent un aperçu de la vie quotidienne, des normes sociales et des pratiques culturelles des civilisations. L'étude de ces objets, souvent modestes, permet de reconstituer le cadre de vie et les habitudes des gens du passé, offrant un regard intime sur leur culture matérielle.

Œuvres d'art

L'art reflète les valeurs culturelles, les aspirations esthétiques et les préoccupations spirituelles des civilisations. L'analyse des œuvres d'art nous permet de comprendre les sensibilités et les visions du monde des sociétés du passé. On estime à 40 000 ans l'âge des plus anciennes peintures rupestres connues, témoignant d'une capacité artistique présente dès les premiers stades de l'humanité.

De la fouille au laboratoire : les méthodes d'étude des artefacts

L'étude des artefacts archéologiques ne se limite pas à leur description visuelle. Elle implique un processus rigoureux, allant de la fouille minutieuse à l'analyse scientifique en laboratoire. Cette démarche scientifique permet de reconstituer le contexte de découverte des objets, d'identifier leur composition et de dater leur fabrication, contribuant ainsi à une meilleure compréhension de l'histoire ancienne.

La fouille archéologique

La fouille archéologique est un processus méthodique qui vise à extraire les artefacts de leur contexte originel en documentant précisément leur position et leur relation avec les autres éléments du site. La stratigraphie, qui consiste à étudier les couches de sédiments, est essentielle pour établir la chronologie des découvertes. La collaboration avec d'autres spécialistes, tels que des anthropologues, des géologues et des botanistes, est cruciale pour une interprétation complète des données et la reconstitution précise des événements passés. On estime à environ 200 le nombre de fouilles archéologiques menées chaque année en France.

Nettoyage et conservation

Le nettoyage et la conservation des artefacts sont des étapes délicates qui visent à stabiliser les objets fragiles et à préserver leur intégrité pour les études ultérieures. Des techniques spécifiques sont utilisées en fonction du matériau et de l'état de conservation des artefacts. La conservation préventive, qui consiste à contrôler les conditions environnementales de stockage et d'exposition, est essentielle pour assurer la pérennité des collections archéologiques et leur transmission aux générations futures. Le coût annuel de la conservation du patrimoine archéologique en France est estimé à plusieurs millions d'euros.

Analyse scientifique des matériaux

L'analyse scientifique des matériaux permet d'obtenir des informations précieuses sur la composition, l'origine et l'âge des artefacts. Différentes techniques sont utilisées, allant de la datation radiocarbone à la microscopie électronique. La combinaison de ces méthodes permet de reconstituer l'histoire des artefacts et de mieux comprendre les technologies utilisées par les civilisations du passé. Ces techniques d'analyse sont indispensables pour dater avec précision les objets archéologiques et reconstituer leur histoire.

Datation radiocarbone (carbone 14)

La datation radiocarbone, basée sur la désintégration du carbone 14, permet de dater les matériaux organiques jusqu'à environ 50 000 ans. Cette technique est largement utilisée en archéologie pour dater les ossements, les tissus, le bois et autres matières organiques. Il est important de noter que la datation radiocarbone présente des limites et que les résultats doivent être interprétés avec prudence, en tenant compte des marges d'erreur et des éventuelles contaminations.

Thermoluminescence

La thermoluminescence permet de dater les matériaux céramiques en mesurant la lumière émise lorsqu'ils sont chauffés. Cette technique est particulièrement utile pour dater les poteries et les briques, qui sont souvent présentes sur les sites archéologiques. La thermoluminescence peut dater des objets datant de 500 000 ans, ce qui en fait une méthode complémentaire de la datation radiocarbone pour les périodes plus anciennes.

Analyse des isotopes

L'analyse des isotopes permet de déterminer l'origine géographique des matériaux et les régimes alimentaires des populations. En comparant les signatures isotopiques des artefacts et des ressources locales, il est possible de retracer les échanges commerciaux et les migrations des populations. L'analyse des isotopes du strontium, par exemple, peut révéler l'origine géographique des individus, fournissant des informations précieuses sur leurs déplacements et leurs origines.

Microscopie

La microscopie permet d'étudier la structure des matériaux à différentes échelles et d'identifier des traces d'utilisation. La microscopie optique permet d'observer les détails de la surface des artefacts, tandis que la microscopie électronique permet d'obtenir des images à très haute résolution. L'étude des traces d'usure sur les outils en pierre, par exemple, peut révéler leur fonction, contribuant ainsi à une meilleure compréhension de leur utilisation par les sociétés anciennes.

Analyse ADN

L'analyse ADN, de plus en plus utilisée en archéologie, permet d'obtenir des informations sur la généalogie, la migration et les maladies des populations. L'analyse ADN des restes humains et animaux associés aux artefacts peut apporter un éclairage nouveau sur les sociétés du passé. Les techniques d'extraction et d'analyse ADN sont en constante évolution, ouvrant de nouvelles perspectives pour la recherche archéologique et la reconstitution de l'histoire humaine.

Analyse contextuelle

L'analyse contextuelle consiste à étudier la position de l'artefact sur le site, son association avec d'autres objets et son environnement. Le contexte de découverte est essentiel pour interpréter la signification de l'artefact et reconstituer l'histoire du site. Une documentation précise du contexte de découverte est donc primordiale pour une interprétation fiable et la sauvegarde des informations liées à l'objet.

Reconstitution et expérimentation

La reconstitution d'artefacts et l'expérimentation permettent de mieux comprendre leur fabrication et leur utilisation. En reproduisant les gestes et les techniques des artisans du passé, les archéologues peuvent acquérir une connaissance plus intime des objets et de leur fonctionnement. L'expérimentation permet également de tester des hypothèses sur la fonction des artefacts et de valider les interprétations, en se confrontant aux contraintes techniques et aux difficultés rencontrées par les artisans anciens.

Révélations silencieuses : ce que les artefacts nous racontent

Les artefacts archéologiques, bien que silencieux, sont des sources d'information inestimables sur les civilisations disparues. Leur étude nous permet de reconstituer les modes de vie, les technologies, les croyances et les structures sociales des sociétés du passé. Chaque artefact est un fragment d'histoire qui, une fois replacé dans son contexte, contribue à enrichir notre compréhension du passé et à éclairer notre présent.

Technologie et innovation

L'étude des artefacts révèle les compétences technologiques des civilisations, leur capacité à innover et à s'adapter à leur environnement. Des outils rudimentaires aux machines complexes, les artefacts témoignent de l'évolution des connaissances et du savoir-faire humain. L'archéologie nous permet de retracer l'histoire de l'innovation technologique à travers l'étude des vestiges matériels des sociétés anciennes.

Par exemple, le métier à tisser préhistorique, datant de plus de 6000 ans, témoigne de la maîtrise du tissage et de la fabrication de vêtements, essentiels pour la protection contre les intempéries. Les aqueducs romains, avec leurs kilomètres de canaux et leurs arches monumentales, démontrent l'ingénierie hydraulique sophistiquée des Romains et leur capacité à gérer les ressources en eau. La boussole chinoise, inventée au XIe siècle, a révolutionné la navigation et les explorations maritimes, ouvrant de nouvelles perspectives pour le commerce et les échanges culturels.

Vie quotidienne et société

Les artefacts nous donnent un aperçu de la vie quotidienne des gens, de leurs habitudes alimentaires, de leurs vêtements, de leurs logements et de leurs activités de loisirs. L'étude des objets du quotidien permet de reconstituer le cadre de vie et les relations sociales des sociétés du passé. L'archéologie de la vie quotidienne nous offre un regard intime sur les pratiques culturelles et les normes sociales des civilisations disparues.

Par exemple, la vaisselle de Pompéi, figée dans le temps par l'éruption du Vésuve, nous offre un aperçu exceptionnel de la table romaine et des habitudes alimentaires de l'époque. Les jeux de société égyptiens, tels que le Senet, témoignent des activités de loisirs et des préoccupations intellectuelles des Égyptiens. Les outils de travail des artisans médiévaux, tels que les ciseaux, les marteaux et les pinces, nous renseignent sur les techniques de fabrication et l'organisation du travail dans les ateliers de l'époque.

Croyances et rituels

Les artefacts religieux et rituels nous renseignent sur les croyances, les pratiques religieuses et la spiritualité des civilisations. L'analyse des statues de divinités, des offrandes, des autels et des instruments de musique permet de mieux comprendre les conceptions du monde et les rituels des sociétés du passé. L'archéologie de la religion nous éclaire sur les fondements spirituels des civilisations et leurs interactions avec le sacré.

Par exemple, les statuettes votives de la Mésopotamie, représentant des fidèles en prière, témoignent de la piété et de la relation à la divinité dans cette région du monde. Les masques africains, utilisés lors de cérémonies rituelles, sont porteurs de significations symboliques et de forces spirituelles, jouant un rôle central dans la vie communautaire. Les amulettes égyptiennes, portées comme protections magiques, reflètent les croyances en l'au-delà et la nécessité de se prémunir contre les dangers, témoignant de leur conception du monde et de leur rapport à la mort.

Échanges et migrations

L'analyse des matériaux et des styles des artefacts permet de retracer les routes commerciales, les migrations des populations et les échanges culturels entre différentes civilisations. La diffusion de la céramique, par exemple, peut témoigner des mouvements de population et des influences culturelles. L'archéologie des échanges et des migrations nous permet de comprendre comment les civilisations interagissaient entre elles et comment les idées et les biens circulaient à travers le monde.

La diffusion de la céramique campaniforme, au Néolithique, témoigne des échanges culturels et des migrations des populations en Europe. La route de la soie, qui reliait l'Asie à l'Europe, a permis la circulation des marchandises, des idées et des technologies, favorisant le développement économique et culturel des régions traversées. Les migrations vikings, entre le VIIIe et le XIe siècle, ont laissé des traces archéologiques dans de nombreuses régions d'Europe, témoignant de leur expansion territoriale et de leur influence culturelle.

Le changement climatique et l'impact environnemental

Les artefacts, combinés à l'analyse de l'environnement où ils ont été trouvés, nous informent sur les changements climatiques passés et leurs impacts sur les civilisations. L'étude des restes de plantes et d'animaux permet de reconstruire l'environnement passé, tandis que l'analyse des sédiments peut détecter des inondations ou des sécheresses. L'archéologie environnementale nous permet de comprendre comment les civilisations anciennes ont interagi avec leur environnement et comment elles ont été affectées par les changements climatiques.

Des fouilles dans les Andes ont mis en lumière l'impact de sécheresses sur la civilisation Moche, conduisant à des crises sociales et politiques. L'analyse des restes de plantes et d'animaux sur des sites archéologiques au Groenland a révélé comment les Vikings se sont adaptés aux conditions climatiques changeantes, en modifiant leurs pratiques agricoles et leur mode de vie. Des sites archéologiques sous-marins témoignent de l'élévation du niveau de la mer au cours des millénaires, menaçant les vestiges du passé et nous rappelant la vulnérabilité de notre patrimoine face aux changements climatiques.

Défis et perspectives : préserver et interpréter notre héritage commun

La préservation et l'interprétation des artefacts archéologiques sont des enjeux majeurs pour la connaissance et la valorisation de notre patrimoine commun. Les artefacts sont menacés par l'érosion, le pillage, la construction et les conflits armés. L'interprétation des artefacts peut être biaisée par des préjugés culturels, des théories pseudoscientifiques et des intérêts économiques. Il est donc essentiel d'adopter une approche rigoureuse et éthique pour la sauvegarde et l'étude de ces précieux témoins du passé.

Les défis de la conservation

La conservation des artefacts archéologiques est un défi constant, qui nécessite des techniques spécifiques et des ressources importantes. La protection des sites archéologiques contre le pillage et les destructions est une priorité, ainsi que la sensibilisation du public à la valeur de ce patrimoine. La collaboration entre les archéologues, les conservateurs et les pouvoirs publics est essentielle pour assurer la pérennité de notre héritage archéologique.

  • La protection des sites archéologiques menacés par la montée des eaux, due au changement climatique, est un défi urgent, qui nécessite la mise en place de mesures de protection et d'adaptation.
  • La lutte contre le trafic illégal d'artefacts, qui alimente le marché noir et prive les pays de leur patrimoine, est une priorité internationale, impliquant la coopération des forces de police et des douanes.
### Les défis de l'interprétation

L'interprétation des artefacts archéologiques est un processus complexe, qui nécessite une approche rigoureuse et une collaboration interdisciplinaire. Il est important de se méfier des interprétations erronées ou biaisées, qui peuvent conduire à une déformation de l'histoire. La rigueur scientifique, l'ouverture d'esprit et le respect des sources sont les piliers d'une interprétation fiable et honnête du passé.

  • Les théories pseudoscientifiques sur les pyramides, qui attribuent leur construction à des extraterrestres ou à des civilisations disparues, sont un exemple d'interprétation erronée, qui ignore les preuves archéologiques et les connaissances scientifiques.
  • Les interprétations ethnocentriques des artefacts d'autres cultures, qui projettent les valeurs et les normes de sa propre culture sur les objets, sont une forme de biais, qui empêche de comprendre la signification originelle des objets.
### Le rôle des musées

Les musées jouent un rôle essentiel dans la conservation, l'étude et la diffusion des connaissances sur les artefacts archéologiques. Ils permettent au public d'accéder à ce patrimoine et de se sensibiliser à l'importance de l'archéologie. Les musées sont des lieux de mémoire et de savoir, qui contribuent à la formation des citoyens et à la valorisation de notre héritage commun.

  • Les musées assurent la conservation des artefacts dans des conditions optimales, en contrôlant la température, l'humidité et l'éclairage.
  • Ils mènent des recherches scientifiques sur les collections, en collaboration avec les universités et les centres de recherche.
  • Ils organisent des expositions et des activités éducatives pour le public, en adaptant leur offre aux différents publics et en utilisant les nouvelles technologies.
### La réalité virtuelle et augmentée

Les technologies de réalité virtuelle et augmentée offrent de nouvelles façons d'expérimenter et d'apprendre sur les artefacts archéologiques. Elles permettent de reconstituer des sites disparus, de manipuler virtuellement des objets et de plonger au cœur de l'histoire. Ces technologies offrent des opportunités uniques pour rendre l'archéologie plus accessible et plus immersive pour le grand public.

  • La reconstitution virtuelle de sites archéologiques, tels que Pompéi ou le Colisée, permet de visualiser les lieux tels qu'ils étaient à leur apogée, offrant une expérience immersive et éducative.
  • La manipulation virtuelle d'artefacts, tels que des poteries ou des outils, permet de les examiner sous toutes les coutures et de comprendre leur fonctionnement, en offrant une perspective interactive et ludique.
  • Les applications de réalité augmentée permettent de superposer des images virtuelles sur des objets réels, enrichissant ainsi l'expérience de visite dans les musées et sur les sites archéologiques.
### Archéologie participative

L'archéologie participative permet aux citoyens de contribuer à la recherche archéologique, en participant à des fouilles, à des inventaires ou à des projets de valorisation du patrimoine. Cette approche favorise la sensibilisation du public à l'archéologie et renforce le lien entre les citoyens et leur histoire. L'archéologie participative est une forme de citoyenneté active, qui valorise le rôle des individus dans la construction et la préservation de la mémoire collective.

  • Des fouilles archéologiques sont régulièrement ouvertes aux bénévoles, offrant une opportunité unique de découvrir le métier d'archéologue et de contribuer à la recherche scientifique.
  • Des inventaires du patrimoine sont réalisés avec la participation des habitants, permettant de recenser les vestiges du passé et de valoriser les connaissances locales.
  • Des projets de valorisation du patrimoine sont mis en place avec le concours des associations locales, contribuant à la préservation et à la transmission de la mémoire collective.

Un héritage fragile, une mémoire à sauvegarder

Les artefacts archéologiques sont des témoins précieux du passé, des fragments d'histoire qui nous permettent de mieux comprendre les civilisations disparues et notre propre humanité. Leur préservation et leur étude sont essentielles pour sauvegarder notre mémoire collective et transmettre cet héritage aux générations futures. Il est de notre devoir de protéger ces vestiges fragiles et de les valoriser afin qu'ils continuent à nous éclairer sur le chemin parcouru par l'humanité. Protéger les artefacts c'est garantir la transmissions des témoignages sur les objets archéologiques permettant de mieux comprendre notre histoire.